ADALBERT CARRIERE

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Cinquantenaire du beffroi, samedi 25 juin. Souvenirs...

« Je fus le premier à accorder le nouveau carillon du beffroi en 1961 »

mercredi 22.06.2011, 14:00

Adlabert Carrière a démarré son longue carrière de musicien à 7ans. Une histoire de famille...

 

Aans, Adalbert A 90 ans, Adalbert Carrière a eu plusieurs vies. Directeur de l'école de musique, carillonneur, mis à l'honneur par son petit-neveu Dany Boon, il a aussi créé la musique de l'Hymne du beffroi...

Avant lui, son père Arsène, musicien, jouait déjà un rôle auprès des Berguois. Perché en haut de l'ancien beffroi (cf. photo ci-dessous), pour la nouvelle année, il déclamait : « Chers amis, je vous souhaite une belle année » tandis qu'au carillon se tenait... son fils, Adalbert Carrière. Il faut dire que le Berguois a commencé la musique à l'âge de 7 ans et est devenu le plus jeune carillonneur de France à 14 ans. Dès 1946, avide de musique, « c'était toute ma vie », il occupait les fonctions de carillonneur, chef de musique, organiste à la paroisse de Bergues et directeur de l'école de musique. Sa retraite, il la prend en septembre 1984, mais continuera encore de nombreuses années à tapoter sur les touches du carillon pour faire tintinnabuler les cloches.

Un hymne à quatre mains
« A l'époque, après la guerre, il ne pouvait pas vivre de la musique, alors il travaillait pour les frères Looten », raconte son fils Régis. Et, de fil en aiguille, la passion de l'un pour la poésie et de l'autre pour la musique, les fait se rencontrer sur un joli projet.
A l'occasion de la reconstruction du beffroi, en 1961, et des festivités qui l'accompagnent, Emmanuel Looten avait écrit un texte sur lequel il a demandé à Adalbert Carrière de composer une musique. « C'était facile, j'adore la musique », sourit le musicien de 90 ans, tenant le feuillet original signé de la main d'Emmanuel Looten.
Au départ, la musique n'était écrite que pour une voix, « très vite, il a fallu l'adapter pour quatre voix », et de ressentir de l'émotion et de la fierté à chaque fois qu'il entendait cet hymne (cf. ci-contre).
Il se souvient qu'au moment de la reconstruction, quelques cloches de l'ancien carillon avaient été sauvées « et ils ont pu remettre certaines pièces dans le nouveau, mais pas beaucoup. » Alors carillonneur, il est en effet le « premier à accorder le nouvel instrument », lorsque l'entreprise Paccard (Haute-Savoie) vient l'installer, et donc « le premier à en jouer. » Samedi, pour l'anniversaire du cinquantenaire, Adalbert Carrière viendra un peu « je n'ai plus les mêmes jambes » assister au défilé, mais surtout se rendra au square Sapelier pour profiter de cet hymne qu'il écoutera cette fois-là en tant que mélomane... 

Claire HOHWEYER
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Adalbert Carrière (87 ans) pose devant une maquette du beffroi de Bergues, chez lui (Franck Crusiaux/Gamma pour le JDD)

L'homme qui a inspiré Dany Boon

Lorsqu'Adalbert se met au piano, le silence règne. Des années qu'il n'avait plus joué. "Avec cette arthrose", soupire-t-il. Au-dessus du clavier, une photo, celle d'Adalbert, poings serrés prêts à frapper les touches du carillon du beffroi de Bergues. Le même instrument que celui de Bienvenue chez les Ch'tis. Normal: c'est la vie d'Adalbert Carrière, son grand-oncle, qui a inspiré Dany Boon.

Cet aïeul, le comédien ne le connaît pas beaucoup; mais quand l'enfant d'Armentières venait rendre visite à sa famille à Bergues, il était fasciné par le petit homme à lunettes qui faisait vibrer toute la ville avec sa "guitare du ciel". Pour Dany Boon, Adalbert Carrière fait partie de ses "djinns", ses bons génies: "Adalbert, confie-t-il, je l'ai connu sillonnant la région pour jouer sur les carillons encore en état. Il est devenu sourd parce qu'il ne portait pas son casque." "Malentendant", rectifie l'intéressé, appareillé en Sonotone. "Il n'aimait pas porter son casque, par coquetterie, quand des filles venaient dans le beffroi", s'amuse Francine.

Le vieil oncle ouvre l'album photos et en sort un cliché souvenir. Lui et Francine attablés avec Dany Boon et Kad Merad pendant le tournage des Ch'tis. "Je dois bien être pour quelque chose dans cet incroyable triomphe." Le film, il n'y a pas compris grand-chose -"J'entendais mal"-, même s'il s'était posté au premier rang du cinéma de Dunkerque. Mais quand il a vu son beffroi et son carillon ainsi starisés, il a ressenti une grande fierté. Car "le carillon se situe là, tout près du c?ur", dit-il en plaquant la main contre sa poitrine.

"Le carillon, cela ne nourrissait pas son homme"

Adalbert, fils d'Arsène Carrière, tailleur à Bergues, et d'Alice, mère au foyer, a 7 ans lorsqu'il débute le solfège et le violon le jeudi après-midi. Puis ce mélomane précoce se met au piano, à l'orgue et au carillon. "Monsieur Nicolas, mon professeur de musique, qui était carillonneur et organiste à l'abbaye de Lille et à Bergues, est à l'origine de ma vocation", précise-t-il. Quand Paul Nicolas décide de passer la main, son successeur est tout trouvé. A 14 ans, Adalbert devient le plus jeune carillonneur de France. En fait foi ce document daté du 1er novembre 1934, signé de la main du maire de Bergues: "Considérant que le jeune Carrière Adalbert fait preuve de dispositions naturelles pour jouer au clavier, qu'il est du devoir de la municipalité et de son intérêt d'aider ce jeune Berguois à se perfectionner dans cet art, il est décidé que monsieur Carrière Adalbert est nommé carillonneur officiel de Bergues et jouira d'une traite annuelle de 600 francs." Une traite qui ne lui permet pas de vivre. Le musicien doit donc travailler dans une quincaillerie. "Le carillon, cela ne nourrissait pas son homme", se souvient-il.

Mais cela offrait de belles émotions, comme cette tradition du Nouvel An. "Mon père, chantre de Bergues, se postait au petit matin aux quatre faces du beffroi et, à l'aide d'un porte-voix, chantait en flamand: "Bonnes gens de la cité, je vous souhaite une bonne et heureuse année!" Aldabert, au carillon, l'accompagnait. Une scène de complicité père-fils immortalisée par un dessin au fusain accroché dans le salon des Carrière. Avant-guerre, Adalbert, inconditionnel de Ray Ventura, forme avec des amis "l'Adalbert jazz". Puis il est mobilisé pour le STO. Dans son camp, près d'Aix-la-Chapelle, il y avait un piano et un ami trompettiste. De quoi l'aider à tenir.

Il profite d'une permission, accordée parce que son père était malade, pour prendre la fuite et partir se cacher à Verlinghem, près de Lille, où il rencontre Francine. A la Libération, le couple s'installe à Bergues mais, effroi, le beffroi a été dynamité, et le carillon avec. Quinze ans de reconstruction, quinze ans passés à carillonner de l'autre côté de la frontière, à Malines. L'année 1961 sonne les retrouvailles d'Adalbert et de son beffroi. "Avec un carillon flambant neuf qui ne m'a pas quitté jusqu'à la fin de ma carrière." Si Adalbert a cessé de compter les Marche Nuptiale et les Ave Maria joués à Bergues pour les mariages et les enterrements, et les ritournelles carillonnées les lundi matin de marché, il sait parfaitement le nombre de cloches que contient son instrument: "50!" s'exclame-t-il. Un temps, pour ménager son effet, et il ajoute: "Non, 51. La 51e c'était moi."

Adeline FLEURY, envoyée spéciale à Hoymille (Nord) - Le Journal du Dimanche

dimanche 01 juin 2008

 

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